Le cendrier qui est au pied de mon lit est un cendrier sur pied. Est un cendrier chromé. Le pied du cendrier, je peux le déplacer. En déplaçant le pied du cendrier je déplace du même coup le cendrier chromé. Je peux placer le cendrier avec son pied, par exemple, à la tête de mon lit et je peux voir mon reflet dans le miroir déformé de ce cendrier chromé. On ne m’a pas offert ce cendrier chromé pour que je puisse m’y mirer, mais puisqu’il est chromé, autant en profiter. Et puisqu’il a un pied, je tends souvent la main. Ma main saisi le pied du cendrier chromé. Toutes les mains qui se tendent vers ce cendrier-là, puisqu’il est chromé, peuvent s’y refléter. On peut aussi souffler un peu de buée et lustrer le cendrier chromé, pour qu’il persiste à briller. En soufflant sur ce cendrier chromé on se rend vite compte qu’il est très bien pensé : le réceptacle qui donne sa fonction à l’objet s’ouvre et se ferme à volonté. La même main qui a servi à déplacer le pied du cendrier chromé peut l’ouvrir, le fermer. A volonté. A volonté.
Je peux fumer à volonté puisque j’ai un cendrier chromé sur pied qui s’ouvre et se ferme. A volonté.
Anna. 14 – 02 – 2013 (Atelier d’écriture DU 2013-2014)
Bac à Sable 